Aucun événement ne s’est produit pendant l’année d’exploitation 2017 qui a mis en danger la sécurité de l’être humain et de l’environnement. La protection de la population et du personnel contre les rayonnements ionisants a été assurée en tout temps. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN aboutit à cette conclusion dans un premier bilan de l’exercice de surveillance écoulé.
L’année 2017 était certes caractérisée par de longues mises à l’arrêt. « Cela est aussi une preuve que la culture de la sécurité fonctionne dans les centrales nucléaires de la Suisse », explique Hans Wanner, directeur de l’IFSN. Les installations nucléaires en Suisse sont exploitées uniquement quand l’exploitant est en mesure de prouver que ses installations répondent aux exigences de sécurité du législateur.
La centrale nucléaire de Beznau 1 se trouve à l’arrêt depuis mars 2015. L’examen de sécurité de la cuve de pression de son réacteur se poursuit. La centrale nucléaire de Leibstadt ne fonctionnait pas de l’automne 2016 à la mi-février 2017, entre autres à cause d’un phénomène localisé d’assèchement du film liquide entourant quelques barres de combustibles (« dryout »). La révision planifiée 2017 de Leibstadt s’est aussi prolongée de quelques semaines suite au changement préventif de 22 assemblages combustibles. Ils ne répondaient pas aux spécifications, selon des informations du fabricant.
Recul du nombre d’événements soumis au devoir de notification
Le nombre d’événements soumis au devoir de notification et significatif pour la sécurité nucléaire était inférieur en 2017 à celui de l’année précédente. Tous les événements ont été classés 0 dans l’échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques INES. Le relevé provisoire ci-dessous pour l’année 2017 fait état de 29 notifications. En 2016, 31 événements soumis au devoir de notification ont été enregistrés. Ils étaient 37 en 2015.
Deux arrêts d’urgence de réacteur
En 2017 ont eu lieu deux arrêts d’urgence de réacteur. A la centrale nucléaire de Leibstadt, un arrêt d’urgence a été initié manuellement en février, tandis qu’un second s’est déclenché automatiquement en décembre. L’année précédente, aucun arrêt d’urgence n’a été comptabilisé, tandis que quatre ont été déclenchés en 2015.
L’IFSN rendra compte de façon détaillée des événements survenus dans les installations nucléaires suisses dans son Rapport de surveillance 2017, prévu pour juin prochain. En 2017, l’IFSN a mené près de 400 inspections annoncées et inattendues.
La protection de la population et du personnel contre les rayonnements ionisants a été assurée
«Lors de l’année d’exploitation 2017, les émissions de substances radioactives des installations nucléaires suisses dans l’environnement par le rejet d’eaux usées et par l’air évacué se sont situées très nettement au-dessous des valeurs limites, comme cela a déjà été le cas l’année précédente », souligne Rosa Sardella, cheffe de la division de Radioprotection à l’IFSN. Au cours de l’année de référence, il n’a été enregistré aucun rejet non autorisé de substances radioactives par les installations.
Dans une optique de conservation des preuves, l’IFSN surveille en permanence la radioactivité dans l’environnement des centrales nucléaires suisses grâce à son réseau de mesure MADUK. Les sondes MADUK détectent immédiatement des valeurs d’émissions trop élevées et les transmettent automatiquement à l’IFSN. De plus, le réseau de mesure automatique de la radioactivité dans les cours d’eau (URAnet aqua) de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) surveille en permanence les valeurs de radioactivité des eaux de l’Aar et du Rhin. Le public a accès en ligne à l’ensemble de ces données.