La centrale nucléaire de Mühleberg effectuera, durant sa révision annuelle encore, un examen ultrasons de la cuve de pression de son réacteur. L’exploitant « Forces motrices bernoises » réagit ainsi à des constatations relevées dans le réacteur 3 de la centrale nucléaire belge de Doel. Le contrôle se déroule selon les prescriptions de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN).
La cuve de pression du réacteur de Mühleberg se compose, tout comme la cuve de pression de Doel, principalement de composants forgés par l’entreprise hollandaise « Rotterdamsche Droogdok Maatschappij ». Les documents déposés par les Forces motrices bernoises mi-août 2012 confirment cet état de fait. Ils ont été remis à l’IFSN comme exigé. D’après la documentation de fabrication, toutes les pièces forgées de la cuve de pression du réacteur ont été contrôlées lors de la production. Aucune indication non autorisée n’a été constatée alors.
Les Forces motrices bernoises ont cependant décidé de vérifier la cuve de pression du réacteur. Au moyen d’ultrasons, une surface représentative du matériel de base doit être passée au crible. Ce contrôle supplémentaire se déroule selon les prescriptions de l’IFSN. Il se base sur les exigences internationales actuelles admises en Suisse pour les examens ultrasons lors de la validation de cuves de pression de réacteurs. Ces exigences seraient aussi appliquées pour de nouvelles centrales nucléaires.
« L’IFSN salue la décision des Forces motrices bernoises », retient Georg Schwarz, chef du domaine de surveillance « centrales nucléaires » auprès de l’IFSN. Il souligne cependant aussi la condition suivante : l’IFSN n’acceptera le redémarrage de Mühleberg que « lorsque il sera démontré que la cuve de pression du réacteur satisfait aux exigences de qualité en vertu des normes actuelles. »
La centrale nucléaire de Leibstadt n’est pas concernée
Selon les analyses de l’IFSN, la centrale nucléaire de Leibstadt n’appartient pas aux installations concernées. Cette installation se trouvait certes sur la liste publiée par l’autorité de surveillance belge. La centrale avait en effet employé des tubulures forgées en provenance de Rotterdam. Ces tubulures ne sont cependant pas comparables avec le matériel de base défectueux de la cuve de pression de Doel 3. De plus, la cuve de pression de Leibstadt se différencie de la centrale de Doel 3 relativement au fabricant et au processus de fabrication. Pour les viroles cylindriques du revêtement, pour le fond voûté et pour le couvercle de la cuve de pression du réacteur, aucun matériau forgé n’a été employé. Il s’agit de matériau laminé. Les différentes viroles du revêtement ont été fabriquées au Japon et en France à partir de matériau en plaques laminé. Deux brides et un anneau du fond ont été forgés au Japon. L’entreprise hollandaise Rotterdamsche Droogdok Maatschappij a seulement livré des tubulures.
L’autorité de sécurité belge AFCN avait informé début août 2012 les autorités de surveillance étrangères sur des irrégularités dans la cuve de pression de la centrale nucléaire de Doel 3. Etant donné que Mühleberg et Leibstadt se trouvaient sur une liste de l’AFCN en tant que centrales pouvant être concernées, l’IFSN a requis des deux centrales des indications de base concernant :
- le fabricant,
- les matériaux de base,
- les procédés de forgeage,
- le cadre temporel de fabrication,
- l’étendue et le genre des contrôles de fabrication des composants forgés de la cuve de pression du réacteur.
Des indications relatives à l’examen de validation du matériel de base devaient également être remises. Mi-août, des spécialistes de l’IFSN ont par ailleurs recueilli des informations de première main en Belgique.