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Les centrales nucléaires suisses autonomes en matière d’alimentation électrique

Lors d’une pénurie de courant en Suisse, les centrales nucléaires suisses fonctionnent comme des îles au milieu de la mer : même lorsqu’elles sont découplées du réseau, elles sont autonomes en matière d’alimentation électrique. Les systèmes de sécurité disposent de suffisamment d’énergie grâce à la propre production d’électricité et aux générateurs diesel de secours pour garantir un fonctionnement sûr.

Pour l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), un réseau électrique stable est une des conditions de base pour l’exploitation de centrales nucléaires. Ces dernières produisent du courant. Elles en ont également besoin en vue de pouvoir garantir le refroidissement du réacteur. Ce courant s’avère encore nécessaire pour le fonctionnement d’instruments de mesure et d’autres systèmes importants pour la sécurité. En cas de panne de courant prolongée, les centrales nucléaires devraient s’approvisionner elles-mêmes en énergie.

Les centrales nucléaires sont en mesure de le faire. Elles ont notamment dû le démontrer en 2011 dans le cadre du test de résistance de l’Union européenne. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) était alors arrivée à la conclusion que le scénario d’une perte de l’alimentation électrique externe (Loss of Offsite Power LOOP) était maitrisé dans toutes les centrales de Suisse par des capacités d’alimentation multiples et diversifiées.

Plusieurs sûretés contre une panne de courant

En cas de défaillance du réseau électrique externe, la centrale nucléaire est transférée en régime isolé, appelé « îlotage ». Ceci se déroule conformément aux prescriptions. Le découplage du réseau électrique suisse en régime isolé est réalisé de façon entièrement automatique en cas d’événement. Le réacteur abaisse sa puissance au niveau nécessaire pour une alimentation électrique autonome. Il livre alors du courant pour tous les dispositifs, systèmes de sécurité compris.

L’opération pour l’alimentation électrique autonome peut être maintenue aussi longtemps que nécessaire. Un approvisionnement électrique diversifié des installations par le réseau est assuré grâce à la connexion directe à une centrale hydroélectrique proche.

Si le transfert en régime isolé devait échouer, l’alimentation par des générateurs diesel de secours sert de solution de repli. Ces générateurs sont fixés dans les installations. Une centrale peut fonctionner plusieurs jours en autarcie grâce à ces dispositifs. Elle n’a alors pas besoin d’énergie supplémentaire.

Par ailleurs, des unités de secours pour l’alimentation électrique sont disponibles. Elles sont mobiles ou fixées. En cas de nécessité, elles peuvent être engagées pour des mesures de gestion d’accident et  sont protégées contre des crues et des séismes.

De plus, des unités mobiles ainsi que les moyens auxiliaires nécessaires (comme des réservoirs de combustible, des câbles et des tuyaux) sont à disposition dans un dépôt externe sécurisé. Ces équipements pourraient alors être transportés par hélicoptère ou par camion vers chaque centrale.

L‘exercice du Réseau national de sécurité : la Suisse dans le noir

L‘exercice du Réseau national de sécurité 2014 se déroule du 3 au 21 novembre 2014. Il traite notamment du scénario d’une défaillance du réseau électrique suisse. Les centrales nucléaires en Suisse ne participent pas à cet exercice. L’accent est en effet mis sur la maitrise des conséquences pour la société d’une panne  de courant et d’une pandémie. Des thèmes comme la mobilité, la santé, l’approvisionnement, ainsi que la gestion et la logistique sont abordés de manière prioritaire.

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