Le modèle de dispersion JRODOS (Java-based Realtime Online DecisiOn Support system) permet de procéder à une évaluation réaliste de la mise en danger de la population dans une situation d’urgence nucléaire. « Ainsi, avec les moyens qu’offre l’aéroradiométrie, des instruments pratiques, précieux et précis peuvent être utilisés à tout moment pour évaluer la situation radiologique actuelle et future », explique Rosa Sardella, directrice de la division Radioprotection, à l’occasion de la publication du rapport sur la radioprotection 2016.
JRODOS est employé depuis le début 2016 par l’organisation d’urgence de l’IFSN. Des calculs réguliers sont effectués automatiquement 24h/24 avec une périodicité horaire et pour trois différentes hauteurs de rejet.
Le but des calculs réguliers consiste d’une part à assurer la disponibilité opérationnelle permanente du système et de surveiller sans arrêt la situation de dispersion. D’autre part, ces calculs réguliers peuvent servir à une première évaluation lors d’un événement et d’un exercice. De cette façon, la mise en danger de la population peut être estimée lors d’une émission de substances radioactives imminente ou ayant déjà eu lieu.
Protection contre les radiations dans les centrales: le principe d’optimisation a été appliqué de façon conséquente
En 2016, les limites de doses ont été respectées de manière conséquente. « Il n’y a pas eu d’événements, dans aucune des centrales nucléaires, qui a conduit à une exposition aux radiations illicite du personnel ou de la population », poursuit Rosa Sardella.
Pour le personnel professionnel exposé aux radiations, les doses individuelles, c’est à dire les doses qu’une personne a emmagasinées sur une année, ont atteint en moyenne 0,5 millisievert (mSv) et une valeur maximale de 10 mSv. C’est clairement en dessous de la valeur de dose limite de 20 mSv.
Les doses annuelles collectives dans les centrales nucléaires suisses ont pu être réduites de façon notable depuis leur mise en fonction, et ceci grâce à l’emploi du principe d’optimisation. En 2006 aussi, les doses annuelles se sont maintenues à un faible niveau et ont pu continuer à baisser.
Radioactivité dans l’environnement des centrales nucléaires: limites de rejet respectées, avec marges
Les rejets de substances radioactives par la voie des eaux et de l’air dans l’environnement immédiat des centrales ont résulté en une valeur de moins de 0,01 mSv par an. La comparaison avec la dose moyenne annuelle de rayonnement de la population en Suisse, de 5,5 mSv par an, montre que la part provenant des centrales nucléaires se situe dans le domaine du pourcentage. Les limites de rejets fixées ont été respectées en 2016, en partie avec des marches très importantes.
Le réseau de mesure exploité par l’IFSN pour la surveillance automatique du débit de dose dans le voisinage des centrales nucléaires (MADUK), en fonction depuis 1994, tient lieu de preuve pour les autorités et vis-à-vis de l’opinion publique. Sur l’année 2016, il n’a été recensé aucune valeur accrue de débit de dose local pouvant être attribuée à des rejets de centrales nucléaires. Les quelques valeurs de mesure accrues au niveau local s’expliquent par des fluctuations du rayonnement naturel, par exemple après des averses.