« Cette prise de position n’a pas apporté de faits novateurs. Nous nous sommes en effet uniquement basés sur des documents publiés », témoigne Andreas Molin, chef de la division V/6 – « Coordination nucléaire » auprès du ministère fédéral autrichien de l’agriculture, des forêts, de l’environnement et des eaux à Vienne. L’expertise relève des questions sur Mühleberg qui sont également discutées en Suisse. « Cette prise de position n’est pas un signe de défiance vis-à-vis de l’autorité de surveillance suisse », continue le chef de division autrichien. Il s’agit plutôt d’une réaction à la préoccupation, de son avis absolument justifiée, ressentie par la population autrichienne. « Nous voulons par-là recueillir des informations plus détaillées que celles exigées et reçues jusque-là dans le cadre des rencontres bilatérales régulières. »

L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a reçu le rapport de la part de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) en mai 2012 pour en prendre connaissance. « Nous nous réunirons en automne avec les services autrichiens compétents et clarifierons les questions abordées », explique Ralph Schulz, chef de la division « analyses de sécurité ». « Nous souhaitons que les pays limitrophes comprennent aussi pourquoi nous qualifions les centrales nucléaires helvétiques de sûres. »

L’étude autrichienne accorde aux risques extérieurs tels que des séismes, crues et scénarios combinés une attention particulière. L’étude contient notamment une compilation des enseignements issus du déroulement des événements de Fukushima, des considérations sur les conséquences en Autriche d’un accident grave en Suisse ainsi que des conclusions et recommandations.