Photo : L’Arménie montre depuis quelques années une grande propension à se soumettre à des missions de vérification internationales.
« L’autorité de surveillance arménienne ANRA se trouve face à d’importants défis », commente Hans Wanner, directeur de l’IFSN. « Nous avons le devoir de la soutenir dans ses efforts pour imposer les standards internationaux de sécurité dans la centrale nucléaire arménienne de Metsamor. »
Deux des principales recommandations de la mission du Service d’examen intégré de la réglementation (Integrated Regulatory Review Service IRRS) de l’AIEA s’adressent au gouvernement de l’Arménie : le souci principal des experts sont les moyens insuffisants qui sont à disposition aussi bien pour une exploitation sûre de l’unique centrale nucléaire arménienne que pour sa surveillance complète par l’autorité de surveillance arménienne.
L’Arménie montre depuis quelques années une grande propension à se soumettre à des missions de vérification internationales. L’équipe de la mission IRRS a par conséquent jugé cette ouverture exemplaire. « Toutefois, le problème réside toujours dans l’application. Il manque encore à l’Arménie les moyens pour appliquer toutes les requêtes internationales dans les délais exigés. » La communauté internationale attend notamment que l’autorité arménienne de surveillance veille à ce que les enseignements de Fukushima soient désormais rapidement mis en œuvre dans la centrale de Metsamor.
Lors d’une visite auprès du Premier ministre d’Arménie, Howik Abrahamjan, Hans Wanner a pu mettre en évidence les principaux résultats de la mission IRRS : « J’ai eu l’impression que le Premier ministre a bien compris nos attentes envers l’Arménie. » Il a notamment promis de s’occuper personnellement de l’avancement rapide du processus de licence pour la prolongation de l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Metsamor.
Bien que l’autorisation d’exploiter arrive en septembre 2016 à échéance, l’autorité de surveillance n’a jusqu’à aujourd’hui reçu encore aucune demande de prolongation de l’exploitant. En combinaison avec la demande, la société exploitante doit remettre à l’autorité de surveillance une documentation complète sur l’état de l’installation et les rééquipements nécessaires au prolongement du fonctionnement de la centrale nucléaire. La vérification de ces documents par l’autorité de surveillance correspond à un effort important. Conformément aux expériences, cette vérification nécessite plus d’une année.
L’autorité pourrait se trouver sous pression
« Il semblerait que le processus de licence ne peut pas être terminé dans les temps », expliquait Hans Wanner lors de la conférence de presse tenue dans la capitale arménienne Erevan au terme de la mission IRRS. « Nous craignons donc qu’une pression politique soit exercée sur l’autorité de surveillance s’il s’avère que l’installation doit être mise hors service en raison du manque d’une autorisation valable. »
Le rapport de la mission IRRS sera finalisé ces prochaines semaines à l’AIEA à Vienne et publié ensuite par les autorités arméniennes.