Georges Piller, chef du domaine « radioprotection » de l’IFSN résume : « Les valeurs mesurées pour les aérosols, l’iode et les gaz rares se situent largement en-dessous des valeurs limites légales. Prises en compte sur une année, elles se concentrent constamment dans le secteur ou en-dessous des limites de détection des systèmes de mesure. » Ces conclusions concernent l’évaluation des valeurs issues de l’instrumentation des cheminées des centrales nucléaires suisses. Des différences peuvent certes être constatées entre les périodes de révision et d’exploitation. Elles ne sont cependant pas significatives. Pour l’évaluation, des valeurs pondérées par heure ont été requises des centrales nucléaires. Les valeurs proviennent de l’instrumentation des cheminées. Ces données rendaient possibles un prélèvement encore plus précis.
Au début d’une révision, une augmentation à court terme des valeurs mesurées de gaz rares a été observée dans les réacteurs à eau pressurisée de Gösgen et Beznau. La valeur mesurée maximale de la centrale nucléaire de Gösgen a été établie le 5 juin 2011. La somme des valeurs mesurées de gaz rares sur toute la journée correspond à 1,4 % de la limite de rejet à court terme de la centrale. Pour la centrale de Beznau 1, ce même indicateur est encore plus bas. Ici, 0,004 % de la limite autorisée de rejet à court terme a été émise le 9 juin 2011.
Surveillance des rejets dans les cheminées d’évacuation de l’air des centrales nucléaires
Les taux de rejets sont fixés pour toutes les centrales dans les autorisations d’exploiter pour installations nucléaires. Les concentrations des émissions y sont aussi inscrites. En outre, la cheminée y est désignée comme point de rejet. La directive G13 de l’IFSN définit que les émissions de gaz rares, d’iode et d’aérosols doivent être constamment surveillées. Elles doivent aussi faire périodiquement l’objet de bilans. Les exploitants contrôlent les rejets par des prélèvements d’échantillons de la cheminée d’évacuation. Pour la surveillance des limites d’émission à court terme et annuelles, une instrumentation en ligne est utilisée. Elle enregistre les valeurs mesurées à de courts intervalles. Cette instrumentation offre un aperçu du déroulement temporel et des variations de valeurs mesurées. En cas de dépassement de valeurs d’alarme pré-programmées, des filtres à aérosols, des cribles moléculaires pour l’iode ou des cartouches de gaz rares sont en plus évaluées à des postes de mesure hautement sensibles. Les résultats sont ensuite analysés. Il s’agit par-là de déceler un éventuel non-respect des limites de rejet à court terme.
Pour le calcul de la dose pour individus, l’IFSN emploie les bilans d’émission des centrales particulières. Ces bilans sont vérifiés par des inspections et des mesures de contrôle dans le laboratoire de l’IFSN. L’autorité de surveillance fait état des rejets de substances radioactives dans ses rapports annuels sur la radioprotection.
Le corps humain est exposé à des substances radioactives via la respiration, la consommation et le contact. La quantité de radioactivité émise par les centrales nucléaires suisses ne présente aucun danger pour l’être humain et l’environnement. Pour la population, une dose efficace d’une valeur d’un millisievert par année ne doit pas être dépassée. La dose annuelle moyenne issue de sources naturelles et médicales s’élève à 5,5 millisievert en Suisse. Les centrales nucléaires y contribuent pour moins de 0,01 millisievert par année.