En ce moment, le projet PEGASOS Refinement est en train de se dérouler en Suisse. Ce projet vise à évaluer de façon plus précise l’aléa sismique aux centrales nucléaires. L’organisation faîtière swissnuclear en assume la direction. L’étude PEGASOS Refinement sera probablement terminée à la fin de cette année. Le niveau 4 du Comité sénior d’analyse de l’aléa sismique (Senior Seismic Hazard Analysis Committee SSHAC) sert de référence. Il s’agit du niveau le plus élevé et le plus exigeant d’un procédé reconnu internationalement.
En avril 1997, après quatre années de délibérations, le Comité sénior d’analyse de l’aléa sismique (Senior Seismic Hazard Analysis Committee SSHAC) publiait son rapport sur les recommandations pour les analyses probabilistes de danger sismique « Recommendations for Probabilistic Seismic Hazard Analysis: Guidance on Uncertainty and Use of Experts » aux Etats-Unis. Le comité y démontrait pourquoi et comment des avis d’experts divergents, ainsi que les incertitudes qui en résultent, peuvent être utilisés en vue de déterminer l’aléa sismique à un endroit donné.
La procédure SSHAC prévoit quatre niveaux. Plus un niveau est élevé, plus les ressources mobilisées sont importantes, plus le processus est complexe et plus le résultat est solide. Au niveau 1 sont analysés la littérature scientifique, des données existantes et des modèles en vue d’en tirer des conclusions en matière de risques. Cet échelon permet également de relever des incertitudes. Le niveau 4 va beaucoup plus loin.
Au niveau 4, la littérature, les données et modèles sont évalués par différents experts et différentes équipes indépendants les uns des autres. Un projet se subdivise alors en plusieurs sous-projets. Plusieurs experts reconnus internationalement travaillent alors à chaque sous-projet. Ils développent également leurs évaluations et modèles. Les experts ont la possibilité d’échanger dans le cadre de workshops. Ils y organisent par exemple ensemble la base de données employée. De plus, ils y présentent et étayent leurs propres résultats. Ces workshops permettent aussi aux experts de prendre connaissance et de remettre en question l’évaluation de leurs pairs. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que les cercles spécialisés acceptent les résultats comme étant compréhensibles et représentatifs. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) examine alors en continu à l’aide de sa propre équipe d’experts si le processus SSHAC est respecté. Pour cette tâche, l’IFSN s’assure aussi que les exploitants de centrales nucléaires n’exercent aucune influence sur la formation de l’opinion des experts.
La Suisse occupe une position internationale de pointe avec le projet PEGASOS. Un processus SSHAC de niveau 4 n’a jusqu’alors été opéré qu’en Suisse et aux Etats-Unis.