Foto : Couvercle numéro 2 de la centrale nucléaire de Beznau lors du test de pression à 250 bar.

Comme pour toute modification d’installation, l’IFSN a contrôlé et surveillé chaque étape dès le début. « Des inspecteurs ont par exemple surveillé la fabrication en Espagne », explique Georg Schwarz, directeur suppléant de l’IFSN et chef du domaine de surveillance « centrales nucléaires ». En plus de la planification et de la fabrication, l’IFSN surveillera l’échange et le montage du couvercle.

Les travaux doivent être planifiés de sorte qu’un rejet inadmissible de substances radioactives dans l’environnement soit évité. De plus, les travailleurs sur place ne doivent pas être exposés à des radiations trop importantes.

« L’accent est mis sur la protection de l’être humain et de l’environnement – aussi bien à l’extérieur que dans l’installation », souligne Georges Piller, chef du domaine spécialisé « radioprotection » de l’IFSN. L’autorité de surveillance a contrôlé et approuvé les différentes étapes des travaux. Elle effectuera fréquemment des contrôles lors de leur réalisation.

Dans les années 1990, un échange des générateurs de vapeur avait été réalisé à la centrale nucléaire de Beznau. Tout comme cela avait alors été le cas, des ouvertures seront effectuées dans les enveloppes en béton et en acier, appelées aussi enceinte de confinement.

Avant l’ouverture de l’enceinte de confinement, les éléments combustibles seront déchargés de la cuve de pression et entreposés dans une piscine. « Les éléments combustibles seront alors bien protégés et la menace d’un rejet radioactif significativement réduite », explique Georges Piller. Ce ne sera qu’après cette étape que l’enceinte de confinement sera ouverte.

Surveillance continue de l‘air

L’air ambiant est surveillé en continu dans les centrales nucléaires. De plus, l’installation est régulièrement nettoyée afin d’éviter une contamination disséminée. « L’IFSN le contrôle et réalise des inspections sur ce point », ajoute Georges Piller. La propreté d’une installation est également surveillée et inspectée lors du fonctionnement de façon permanente.

Des précautions sont également prises pour que l’air ne s’échappe pas de l’intérieur vers l’extérieur. Dans cette optique, la centrale nucléaire de Beznau va pourvoir l’ouverture du confinement d’un sas et d’une aspiration. L’air y sera contrôlé en permanence. Le sas vise à empêcher qu’une éventuelle contamination puisse parvenir à l’extérieur.

Mesures supplémentaires de l‘IFSN

Les anciens couvercles seront entreposés sur le site de l’installation dans un bâtiment protégé. Ils seront d’abord transportés de l’enceinte de confinement vers le dépôt. En vue d’empêcher une dissémination de contamination lors du transport, les surfaces externes accessibles seront décontaminées dans un conteneur de protection. En cas de besoin, la contamination sera fixée à l’aide de peinture.

En vue du transport, l‘IFSN réalisera des mesures supplémentaires sur l’île de Beznau et dans l’environnement. L’exploitant doit garantir que d’éventuels secteurs de l’île soumis à une exposition accrue aux radiations seront fermés. « La protection de la population sera alors assurée », commente Georges Piller. « Nous effectuerons la surveillance de l’environnement habituelle lors des révisions. Nous prélèverons alors des échantillons d’herbe dans le voisinage et les analyserons dans notre laboratoire accrédité. » De plus, l’IFSN observera les valeurs du réseau de mesure MADUK.

Pas de fragilisation du confinement

Après l’échange d’un couvercle, l’enceinte de confinement doit être à nouveau refermée. « L’ouverture temporaire ne doit pas conduire à une fragilisation permanente du bâtiment », signale Georg Schwarz. L’étanchéité de l’enceinte en acier doit être démontrée en conformité avec la réglementation internationale par un test intégral du taux de fuite. La centrale nucléaire réalisera ce test après la fermeture de l’enveloppe en acier.

L’échange de couvercles n’est pas une requête de l‘IFSN

L’IFSN n’a pas requis l’échange des couvercles des réacteurs. « Nous saluons toutefois tous les investissements qui contribuent à un maintien à long terme ou à une amélioration de la sécurité », conclut Georg Schwarz.