Dans le cadre de la vérification des analyses de risques remises par les centrales nucléaires, l’IFSN a redéfini les hypothèses de risques pour différents événements météorologiques extrêmes.
Les centrales nucléaires doivent être protégées contre des conditions météorologiques extrêmes, c’est-à-dire contre des vents extrêmes, des tornades, des températures élevées et basses de l’air et des rivières, contre des fortes pluies, contre le poids de la neige et la grêle. Les hypothèses de risques sous-jacentes doivent être régulièrement révisées.
En 2015, l’IFSN avait exigé en dernier lieu la révision des analyses de risques liées aux conditions météorologiques extrêmes pour les sites des centrales nucléaires de Beznau (CNB), Gösgen (CNG), Leibstadt (CNL) et Mühleberg (CNM). Les exploitants des centrales nucléaires ont soumis les analyses à l’IFSN pour vérification. L’IFSN vient d’achever la vérification des analyses et a redéfini, sur cette base, ainsi que sur celle d’autres analyses, les hypothèses de risques pour les justificatifs de sécurité de la catégorie de défaillance 3 (correspondant à un évènement survenant tous les 10’000 ans).
Nouvelles connaissances intégrées dans les hypothèses de risques
Depuis la remise des analyses de risques par les sociétés exploitantes des centrales nucléaires, de nouvelles bases de calcul sont apparues, notamment en ce qui concerne le changement climatique. L’IFSN a tenu compte de ces nouvelles connaissances lors de la définition des hypothèses de risques et a fixé des valeurs en partie plus sévères que les hypothèses de risques en vigueur jusqu’à présent. Pour les hypothèses de risque concernant les « pluies fortes », l’IFSN a utilisé les résultats du projet EXAR. Dans le cadre du projet EXAR, des données météorologiques ont été simulées sur une durée de près de 300’000 ans. Du point de vue de l’IFSN, ces données constituent une bonne base pour la détermination quantitative du danger lié aux précipitations.
L’IFSN exige une actualisation des études sur les évènements météorologiques extrêmes
L’état de la science et de la technique évolue constamment. Les hypothèses de risques liées aux conditions météorologiques extrêmes doivent donc être régulièrement révisées. En vue de la prochaine révision des hypothèses de risques, l’IFSN a identifié des points d’amélioration que les centrales nucléaires doivent prendre en compte lors de la révision de leurs analyses de risques. Ceux-ci concernent notamment :
- la collecte de données davantage récentes,
- le recensement ainsi que la prise en compte de certains phénomènes météorologiques qui, bien que connus, ne figurent pas dans le jeu de données,
- l’examen de l’existence de résultats plus récents concernant le changement climatique pour la Suisse,
- ainsi que l’amélioration de la documentation.
Comme la centrale nucléaire de Mühleberg est arrêtée depuis fin 2019 et que sa chaleur résiduelle est fortement réduite, l’IFSN ne voit pas la nécessité d’actualiser son analyse des risques.
Les centrales nucléaires doivent aussi actualiser leurs justificatifs de sécurité
En plus des analyses de risques, les centrales nucléaires de Beznau, Gösgen et Leibstadt doivent également réviser leurs justificatifs de sécurité. La dernière fois, les sociétés exploitantes des centrales nucléaires avaient pu prouver qu’elles étaient sûres par rapport aux hypothèses de risques définies en 2015. Les nouvelles hypothèses de risques ont été revues à la hausse, notamment en ce qui concerne les températures élevées de l’air et les tornades.