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L’accident de Tchernobyl provoquait des rejets environ huit fois plus élevés que ceux de Fukushima-Daiichi

Le 26 avril 1986, deux explosions se produisaient dans la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl. Elles étaient le déclencheur de l’accident nucléaire ayant le plus de conséquences de l’histoire. Le rejet de substances radioactives consécutif était, selon les estimations, environ huit fois plus élevé que celui de Fukushima-Daiichi et générait une large contamination locale. 

L’accident survenu à Fukushima-Daiichi et celui de Tchernobyl sont classés au niveau 7 le plus élevé de l’échelle internationale d’évaluation des événements nucléaires (INES). Mais le rejet de substances radioactives à Tchernobyl était environ huit fois plus élevé qu’à Fukushima-Daiichi. 

L’accident est analysé en détail dans notre série de 16 articles sur Tchernobyl. Entre autres, l’exposition aux radiations des personnes après l’accident à Tchernobyl est aussi thématisé. A Tchernobyl, les groupes de personnes luttant contre l’incendie et recouvrant le cœur du réacteur découvert recevaient en partie de très fortes doses de radiations. Environ 600 000 militaires et des civils s’occupaient des travaux de décontamination et de nettoyage. Ils étaient, ainsi que quelque 135 000 personnes, soumis du 26 avril au 5 mai 1986 à une exposition aux radiations significativement plus élevée. Ces personnes vivaient à l’intérieur de la zone évacuée dans un rayon s’étendant jusqu’à 30 kilomètres de la centrale nucléaire. L’accident à Fukushima-Daiichi par contre générait une légère augmentation de dose de radiation dans de larges couches de la population.

Malgré le rapport de l’ONU de septembre 2020 signalant que la zone d’interdiction de 4000 kilomètres carrés décrétée autour de Tchernobyl était devenue un lieu de refuge pour la faune, la région concernée ne peut toujours pas être utilisée pour longtemps encore. En outre, des restes du combustible se trouvent toujours dans le bâtiment du réacteur détruit de la tranche 4 à Tchernobyl. Grâce à la création d’un nouveau sarcophage, les déchets radioactifs doivent être confinés de manière sûre pour les 100 prochaines années. La gestion à long terme des déchets radioactifs de Tchernobyl reste toutefois un problème pas encore résolu. A Fukushima, l’enlèvement de la couche supérieure du sol a permis le retour de la population dans les environs de Fukushima-Daiichi, à l’exception d’une zone d’environ 330 mètres carrés.

Mesures après l’accident de Tchernobyl

L’accident de Tchernobyl allait conduire à de nombreuses améliorations de la sécurité des centrales nucléaires en Suisse et dans le monde. Les installations nucléaires amélioraient leur défense en profondeur, le prédécesseur de l’IFSN améliorait son organisation de gestion d’urgence et établissait un local d’urgence protégé. La Confédération allait intégrer les enseignements de l’accident au remaniement de la législation sur la radioprotection et étendait le déclenchement de sirènes d’alarme jusqu’à 20 kilomètres autour des centrales nucléaires après un accident. L’ Office fédéral de santé publique assure depuis Tchernobyl la surveillance permanente de la radioactivité dans l’environnement ; l’IFSN exploite également un réseau de mesure dans le voisinage des installations nucléaires.

La Suisse concluait également dans les années ayant suivi Tchernobyl d’autres accords avec des pays voisins sur une orientation mutuelle lors d’incidents radiologiques – une convention sur la protection contre les radiations en cas d’alarme avait été déjà signée avec l’Allemagne huit ans avant Tchernobyl. La communauté internationale adoptait également deux conventions en 1986 ; une sur l’information mutuelle et une sur l’assistance en cas d’accidents semblables avec des conséquences transfrontalières.

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