Suite à l’accident de Fukushima, la Communauté internationale a voulu donner un signal fort en faveur d’une amélioration constante de la sécurité des centrales nucléaires en adoptant il y a trois ans la Déclaration de Vienne. Il s’agit maintenant de mettre ensemble en pratique cet engagement.
«La Déclaration de Vienne promeut une culture empreinte du concept de l’amélioration constante de la sécurité », résume Hans Wanner, directeur de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire IFSN, et président de l’Association des autorités de sûreté nucléaire des pays d’Europe de l’Ouest (WENRA). Cette déclaration exige en particulier que les centrales nucléaires soient périodiquement rééquipées.
Application internationale insuffisante
Le bilan est mitigé deux ans et demi après l’adoption de la Déclaration de Vienne. En Suisse et en Europe, de tels rééquipements sont maintenant routiniers. Cela n’est pas du tout le cas en dehors d’Europe, mis à part au Japon, où des obligations de procéder à des rééquipements n’ont eu lieu dans aucun pays, ni non plus des changements légaux.
Ces dernières années, lors de négociations internationales, différents engagements politiques ont été pris. Il n’est reste pas moins que l’objectif de sécurité de la Déclaration de Vienne n’est pas encore complètement appliqué en dehors d’Europe. Presque huit ans après l’accident de Fukushima, ses leçons semblent disparaître au niveau international.
Hans Wanner, directeur de l’IFSN, déplore ce développement : «les leçons de Fukushima ne doivent pas tomber dans l’oubli», souligne-t-il. «Nous devons prendre garde à ce que nous pratiquions ensemble aussi au niveau international une culture de la sécurité partout élevée. Cette dernière doit se caractérisé par une amélioration continuelle de la sécurité nucléaire ».
AIEA doit soutenir la culture de la sécurité
L’Agence internationale de l’énergie atomique AIEA a eu de la peine à implémenter des mesures concrètes pour l’application au niveau international de la Convention de Vienne. L’AIEA revêt pourtant dans ce cadre une tâche importante : «L’AIEA a la capacité et devrait soutenir ses Etats-membres dans la mise en pratique de la Convention de Vienne, poursuit Hans Wanner. Elle peut soutenir une culture qui s’engage pour une sécurité nucléaire élevée ».
L’IFSN continue à s’engager pour une sécurité nucléaire élevée
Différents projets visant à atteindre des exigences internationales de sécurité élevées et homogènes pour les nouvelles centrales et celles existantes sont en cours en Europe, que ce soit au travers de l’application des Directives de l’UE sur la sûreté nucléaire, ainsi que au travers de la WENRA dans différents projets.
Des efforts sont aussi fournis en Suisse pour que la sécurité des centrales nucléaires jouisse d’une place importante. « Que ce soit au diplomatique, et au niveau technique, la Suisse continue dans tous les cas de s’engager en faveur des objectifs définis dans la Déclaration de Vienne », précise encore le directeur de l’IFSN, Hans Wanner. L’engagement diplomatique de la Suisse en vue d’un ancrage de ces exigences au niveau international constitue officiellement une partie de la politique étrangère suisse.