Les centrales nucléaires en Suisse doivent contenir des marges de sécurité suffisantes jusqu’au dernier jour. Elles ne doivent pas être exploitées pour des raisons économiques jusqu’à tomber en déliquescence. Hans Wanner, le directeur de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), l’a déclaré lors d’une manifestation sur la sortie du nucléaire. La Fondation suisse de l’énergie en était l’organisatrice.
Cette manifestation intitulée « Sortie – mais sûrement ! » (« Raus – aber sicher! ») a eu lieu lundi soir à Zurich. « La sécurité doit toujours avoir la priorité », résumait Hans Wanner. Toutes les centrales nucléaires suisses remplissent aujourd’hui les exigences minimales. Elles disposent par ailleurs de marges de sécurité. « Ces marges doivent principalement rester au-dessus des critères de mise hors service », soulignait Hans Wanner.
Un débat s’est déroulé en présence du conseiller national des Verts Bastien Girod et de Dieter Majer, ancien chef de la « sécurité des installations de technique nucléaire » auprès d’un ministère allemand. Hans Wanner expliquait lors de cet échange que l’IFSN saluerait une adaptation déterminée de la loi sur l’énergie nucléaire. Cela permettrait de garantir les marges de sécurité. Le directeur de l’IFSN ajoutait : « La politique prévoit l’utilisation de cette technologie et fait les lois. Nous nous basons de notre côté sur ces lois pour assurer la surveillance ».
Bastien Girod reconnaissait que les bases légales devraient être améliorées : « L’IFSN doit veiller à la sécurité. Mais, au final, c’est à la politique de dire quel niveau de sécurité nous voulons. » En conséquence, cette tâche relève de la responsabilité de la politique. Selon le conseiller national, la Commission fédérale de la sécurité nucléaire (CSN) devrait être renforcée. « Un second avis serait certainement utile. Cet avis serait peut-être plus critique vis-à-vis de cette technologie », remarque Bastien Girod.
Dieter Majer jugeait l’exploitation prolongée des plus anciennes centrales en Suisse de manière critique. Il expliquait : « Hans Wanner a raison. Il est chargé d’exécuter les lois. Dans ce cas, on doit alors changer les lois. »